Le Sri Lanka

Le Sri Lanka est la destination la plus cool que j’ai connue dans ma carrière de voyageur. Plus que la Thaïlande. Surprenant, n’est-ce pas???  Voici un aperçu de la façon dont nous avons abordé cette île d’Extrême-Orient.

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Je ne connais pas l’Inde plus que vous. Et je voyais le Sri Lanka comme une alternative à l’Inde trop grande, trop peuplée, avec des maladies trop heavy. Eh bien, le Sri Lanka n’est pas une Inde moins pire, mais plutôt un pays en soi, avec ses populations, sa culture et son histoire bien spécifiques.

Les fondateurs de ce pays sont principalement des Cingalais venus du nord de l’Inde, et non du sud, pourtant beaucoup plus près. C’était bien avant le Bouddhisme. Ils sont aujourd’hui côtoyés  par trois minorités importantes: Tamouls pêcheurs venus cette fois du sud de l’Inde, musulmans descendants de marchands et chrétiens descendants de missionnaires… Je n’ai d’ailleurs jamais compris comment font les missionnaires pour avoir des descendants…

Un des mythes fondateurs de l’Hindouisme et du bouddhisme est cette histoire du Prince Rama qui court après les Méchants qui ont volé sa blonde et qui se fait aider par des singes pour vaincre des mauvais esprits. Par exemple, cette histoire est très présente à Bali, une ile colonisée par des Indiens. Eh bien, selon le mythe, cette histoire indienne se passe au… Sri Lanka.

Donc le pays est cingalais, de langue officielle cingalaise, de religion officielle bouddhiste et est dirigé par un gouvernement central assez… central. Le drapeau reflète cette situation :

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La grosse majorité cingalaise rouge est côtoyée par les minces bandes de Tamouls oranges et de musulmans verts. Et le Lion cingalais est prêt à les manger s’ils bougnent!!!

Les musulmans et les chrétiens ne bougent pas. Cependant, les tamouls du nord ont demandé depuis toujours reconnaissance et autonomie, surtout depuis que des routes les ont rendus accessibles et contrôlables par le sud. Ça a donné une guerre  de vingt-sept ans qui s’est terminée en 2009 quand l’armée  Sri Lankaise a attaqué tout ce qui bougeait au nord : combattants déguisés en civils, civils d’apparence de combattants. Une accusation de génocide pèse encore contre des dirigeants politiques de cette époque mais elle n’aura pas de suites.

Les USA ne les blâmeront sûrement pas puisqu’ils utilisent la même stratégie de guerre, jadis au Vietnam, tuant tout ce qui n’avait pas l’air américain, hier en Irak et actuellement en Afghanistan, avec des drones supposément bien informés. Sans parler d’Israël au Liban et à Gaza. Eux aussi  avec des bombardements de civils et des munitions anti-personnelles…

Bref la guerre des Tamouls s’est terminée faute de combattants et les touristes principalement européens ont recommencé tranquillement à visiter ce pays.

Quand y aller?

Attention à la mousson !!!  Elle n’est pas si terrible mais assez complexe. En résumé, en février-avril, elle occupe le sud de la côte est et en juillet-novembre, la côte ouest. Le centre de la côte sud, subit un peu l’influence des deux. Ceci dit, nous avons donc fait la côte ouest en février-mars au sec évidemment, mais aussi abordé Trincomalee au nord de l’est ainsi que Kirinda au sud-est, sous nuages humides mais sans pluie. Selon le même principe, je connais quelqu’un qui a fait la côte ouest en novembre sous une pluie assez épaisse.

Bref, prenez une carte de l’ile, vérifiez tout ça et adaptez-vous. Et, comme nous, vous aurez un séjour confortable et sec.

Les circuits

Ne vous fiez pas aux Européens qui voyagent rapido : ils font ça en deux semaines, la première avec voiture et chauffeur loués d’avance et la deuxième en petits hôtels au sud de la côte ouest plus bas que Colombo. Or c’est bien mieux et moins cher en deux mois et ailleurs…

Pour mieux expliquer, j’ai divisé l’ile en zones qui correspondent à des régions mais pas toujours précisément : la côte ouest touristique; le nord tamoul; la côte de l’est peu développée; le centre, au nord, celui des grands sites historiques; le centre, au sud, la zone des montagnes et du thé du Ceylan; finalement le sud des plages, désertes ou non.

Je présenterai en même temps mais brièvement le circuit que nous avons fait en transports publics et, à l’occasion, en tuk-tuk.

La côte ouest

C’est la plus fréquentée, par les Européens surtout, qui s’y rendent en taxi depuis l’aéroport. Mais cette côte n‘est pour autant surdéveloppée. Quand même à éviter si possible car il y a nettement mieux un peu plus loin. Ne séjournez pas à Colombo, avec sa circulation lente et pourtant ahurissante.

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LA VUE À PARTIR D’UN TUK-TUK

On peut depuis Negombo aller en train passer une journée à la capitale pour visiter les quartiers coloniaux de la gare et du Fort. Planifiez quand même y coucher deux ou trois nuits si vous avez à prolonger votre visa de 30 jours.

Évitez aussi Negombo (la ville), assez ordinaire. Le truc pour l’arrivée est d’organiser son acclimatation sur la côte, au nord de Negombo. Depuis l’aéroport, c’est moins loin que de se rendre à Colombo et cette zone touristique est assez tranquille. Un dauphin en ciment sert de repère pour le centre. La zone sud est plus freak, la zone nord plus chic. L’hôtel Lanka Beach est une très bonne adresse. Ne planifiez pas passer trop de temps dans cette zone qui n’a de balnéaire que l’apparence. En fait, elle tourne le dos à la mer, sauf vers le Lanka Beach.

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Vous quitterez probablement vers le nord, direction Kalpitiya ou Anuradhapura.

 

 

Le nord

La guerre s’est passée dans le nord tamoul, avec Jafna comme centre. Ça s’est terminé en 2009 mais on recommande encore d’user de prudence spéciale dans cette région : misère, soldats au chômage, terrains non déminés… Nous n’y sommes pas allés mais nous avons quand même suivi sans aucun problème une ligne imaginaire assez nord, de Kalpitiya à Trincomalee via Anuradhapura.

Kalpitiya se situe au nord de la côte ouest. Si l’aventure tranquille vous intéresse, vous serez comblé par cette péninsule de sable peu habitée et pas encore développée par des hôtels de luxe. La plage du dernier village de pêcheurs au bout mesure un (1) km non pas de large mais de distance en sable entre la mer et le village. Et elle a 12 km de longueur. Et elle n’est pas habitée!!!

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Donc hébergement rare, villages de pêcheurs super tranquilles, transports en camion-bus ou tuk-tuk. Nous y avons passé une semaine dans un chalet neuf en dur à côté de deux restos locaux et sur la plage. Si votre cœur animauphile vous le permet, vous pourrez aussi aller voir les dauphins en mer, pour nettement moins cher et moins en troupeau de touristes qu’à Tadoussac (Québec), et plus classe qu’à Bali.

Nous avions rejoint cette région depuis Negombo en un trajet de trois heures en tuk-tuk par une route excellente et super tranquille.

La côte est

Quelques mots sur cette côte que nous n‘avons pas faite, question de mousson. Il semble qu’elle soit moins développée qu’ailleurs et qu’elle offre moins de facilités de transport et d’hébergement. A vérifier.

Nous l’avons néanmoins abordée au nord à Trincomalee (voir plus loin) et à Kirinda au sud. Une bonne partie du sud de cette côte est occupée par deux parcs, dont Yala, assez renommé pour ses safaris. Mais ceux-ci seraient assez éloignés du point de départ et quand même très fréquentés. Si le safari vous intéresse, pensez à Habanera au nord du centre, facile d’accès et beaucoup moins cher.

Le centre, au nord

On l’atteint par Anuradhapura où il est intéressant de passer quelques jours, mais pensez à vous établir à Habanera, gros village bien placé pour visiter principalement Sigiriya, à ne pas manquer. Cette zone du nord abrite les plus grands monuments (et presque les seuls) du pays. Ce sera pour vous l’occasion de visiter des sites religieux vastes, antiques mais encore fréquentés.

On peut aussi depuis Habanera faire un safari à l’éléphant sauvage. Comme j’écrivais à l’instant, ces safaris sont ici moins chers et moins fatigants que ceux offerts dans les parcs du sud. Nous y avons observé une soixantaine  d’individus, dont quelques-uns ont menacé de charger.

Le Habanera Rest House saura vous imprégner d’une certaine ambiance coloniale dans ses installations rénovées. Et pas cher… (Désolé pour la référence Tripadvisor mais je ne trouve plus le site officiel)

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Ainsi, l’axe nord-sud Anuradhapura, Habanera et Sigirya vous donnera l’occasion de visiter plusieurs sites antiques. Mais pour rejoindre Habanera, vous pourriez d’abord faire un détour vers l’est et Trincomalee. Autant Anuradhapura est bouddhiste, autant Trincomalee est musulmane. Ce détour vous donnera ainsi un aperçu de la culture de minorité, musulmane en l’occurrence, et une idée de la côte est. Cette région a aussi été affectée par le Tsunami de 2004. On peut y aller en train agréablement et prendre un bus bondé mais correct pour le retour vers Habanera.

Un truc: pour quitter Habanera en bus, demandez la veille au personnel du Rest House de vous réserver une place par téléphone…

Le centre, au sud

C’est la région montagneuse de l’ile, avec des paysages arrondis ou assez raides et des parois abruptes à plusieurs endroits. Le thé est omniprésent et on y perçoit des relents importants de l’époque coloniale British. La meilleure façon de parcourir cette zone est de prendre le train colonial. Excursion superbe et tranquille. Achetez votre billet à l’avance. Ce train en fer assez âgé roule à une vitesse sécuritaire et traverse des paysages spectaculaires.

Les fenêtres des wagons s’ouvrent, on peut circuler entre les voitures et, surtout, l’espace entre ces voitures est accessible pour se pencher hors du tain et prendre des photos de train en courbe, de train entrant dans un tunnel ou de train perçant un nuage. J’ai moi-même fait tous les trajets sans me rendre à mon siège!!!  Mais quand même sans courir sur le toit comme Crocodile Dundee.

Essayez la première classe et surtout réservez plusieurs jours à l’avance vos sections du trajet. La ligne part de Colombo mais la section principale débute à Kandy. Il est intéressant de diviser le voyage en plusieurs segments et profiter de ces arrêts pour se loger et visiter.

 On peut entre autres se loger très agréablement à :

  • Hatton
  • Nuwara Eliya pour la ville coloniale et son golf authentiquement british ouvert en 1889
  • Haputale pour sa cuisine, ses paysages, les visites de plantations de thé et l’accès à la randonnée du «World’s End»
  • Ella surtout, pour sa cuisine aussi, ses paysages fabuleux, ses randos faciles. Le Rawana Holiday Resort est une très bonne adresse (et son resto aussi). (Encore une fois désolé pour le lien…)   La photo aux innombrables plats vient de là ! Mais le boucher est de Kandy…

 Nous avons quitté Ella en tuk-tuk pour la mer, trois heures plus bas, à Kirinda.

Les plages du sud

La série de plages au sud part de Kirinda et s’étend vers l’ouest jusqu’à Galle. Depuis Kirinda, elles sont désertes mais on peut quand même trouver de l’hébergement très correct. Plus on se déplace vers l’ouest, plus elles sont fréquentées. Mais absolument jamais autant que dans notre sud latino ou dans celui de l’Europe. Sur cette côte, on peut se déplacer facilement en bus, mais aussi en tuk-tuk ou même en vélo là où elles sont rapprochées.  Je l‘ai fait, aller en vélo réserver le prochain hébergement de la prochaine plage…

Brèves présentations :

–  Kirinda : c’est la plage un peu héroïque tellement elle est sauvage. Le temple Flower guest House est une bonne adresse

–  Tangalle : cette ville dessert le principal des plages, le clou, la référence si vous appréciez les plages quasi-désertes ou tranquilles et qui offrent quand  même un hébergement local de bonne qualité. Si vous avez le projet de ne faire qu’un seul endroit sur cette côte, allez là. Et la ville pas loin offre les services de base. Bref, visez Tangalle !!!

–  Tangalle, côté est : zone peu connue, les tortues géantes fréquentent encore l’endroit. Si vous n’avez pas vécu l’observation des tortues Leatherback de la côte caraïbe du Costa-Rica, notamment à Parismina, allez alors voir les immenses tortues vertes de cette côte (la nuit…)

Le Green Garden et ses bungalows récents aux murs de pierres est une excellente adresse. Les plages à l’est plus proches de Tangalle sont un peu plus fréquentées mais si peu. Voyez le Ganesh Garden .

–  Tangalle, côté ouest : vers l’ouest, le Surya Garden est établi sur une longue plage déserte, même si on peut rejoindre la ville en vélo

–  la région a été visitée par le Tsunami. On peut encore voir des ruines lavées par la vague et se faire raconter le malheur par des habitants, avec des questions respectueuses quand même. Et comme tout a été détruit, l’hébergement est récent, hé! hé! hé! …

–  Galle (prononcez Gâââlle, ça fait chic). C’est ici la fin (ou presque) des plages pour vous seul (ou presque). Galle est une ville coloniale européenne aussi ancienne que Montréal, dont le quartier historique est plus vaste que le Vieux-Montréal. Le site est connu, intéressant, visité. L’hôtel Frangipani motel est une excellente adresse bien située.

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Au nord de Galle, la côte ouest du sud (la fin de la boucle) 

Ça se gâte…  Vous y trouverez des plages trop fréquentées bordées d’hôtels de petit format quand même et où on offre à louer des parasols. Pensez-y bien.

Cependant, nous avons découvert comme escale vers Colombo-Negombo l’Hôtel Hemadan avec son jardin chic en bordure d’un village propre, sur un canal water-way, avec en face une plage très déserte accessible en un court trajet de bateau-navette.  La classe…

 

 

En somme, le plus simple est de terminer son séjour à Galle, pour ensuite rejoindre rapidement Negombo par train et bus. On peut ainsi loger encore à l’hôtel Lanka Beach pour quelques jours et se préparer pour le départ. Et vous aurez alors séjourné et vécu dans le principal de cette ile de classe…

 

 

 

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