MAZATLAN

MAZATLAN

Vous fantasmez à l’idée de vous installer au SUD ? Pour la saison ou à l’année ?

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Vous pensez à Mazatlan au Mexique ? J’y suis allé pour un mois, sans savoir à l’avance à quoi ça ressemblait. Si vous êtes dans la même situation, voici un petit aperçu de cette ville de la côte Pacifique, située entre Puerto Vallarta et la Californie.

S’y rendre

Par avion

Mazatlan est dans le marché touristique côté ouest de l’Amérique du Nord. Elle est donc dans la zone privilégiée des Californiens, des gens des Prairies américaines et Canadiennes. S’y rendre en avion depuis l’Est est assez déplaisant. Car la plupart des vols impliquent une escale de nuit de 6 à 10 heures à Mexico, Denver, Phoenix ou autres aéroports américains. Le retour s’effectue de la même façon, cette fois avec une escale de jour. Et il semble que ça soit pire hors de la saison estivale. Westjet offre peut-être encore un vol direct depuis Toronto mais il implique d’y passer la nuit avant le départ tôt le matin.

Nous avons plutôt opté à l’aller (en hiver) pour un vol touristique d’Air Transat depuis Montréal : un vol direct vers Puerto Vallarta, quelques jours de congés sur place puis un trajet direct en bus confortable vers Mazatlan, du terminus central de Puerto au terminus semblable de Mazatlan, sept heures, via TAP à 50 $ cad.

Par la route

Si vous êtes motorisés, le trajet est plus normal. La route en diagonale Corpus-Christie-Laredo-Durango-Mazatlan se fait en autoroute et ne représente pas d’insécurité particulière. Les tarifs des péages sont assez élevés mais les services de patrouille de police et de services de dépannage souvent gratuits sont présents. Nous avons même rencontré un couple de québécois qui avait laissé son motorisé (camping-car) au Texas et parcouru le reste en moto. Cette route permet d’éviter Tijuana, secteur qui a bien mauvaise réputation…

Vous avez lu ‘’pas d’insécurité particulière’’ quoiqu’au moment où ces lignes ont été écrites, il y avait eu la veille dans la ville de Nuevo Laredo une importante fusillade entre l’armée et un gang dont les USA réclamaient le chef mexicain. Le gouvernement USA voulait le punir d’avoir vendu en gros de méchantes drogues aux honorables consommateurs américains. Six heures la fusillade…

Un trajet calculé avec Google Montréal-Mazatlan implique 48 heures de conduite, comparé à 24 heures pour le trajet Montréal-Miami.

Comment décrire Mazatlan?

J’opte pour des comparaisons avec Puerto Vallarta que je connais plus (et peut-être vous aussi). Ainsi, Mazatlan comparée à Puerto est plus grande, plus urbanisée, plus riche, plus… Et moins chaude un peu en hiver :

  • plus grande : Mazatlan compte peut-être 700,000 habitants contre 250,000 pour Puerto
  • plus urbanisée : Puerto Vallarta est une ancienne petite ville qui s’est développée grâce au tourisme. Son littoral était déjà occupée par de petits immeubles et elle s’est plutôt développée vers le nord : Nuevo Vallarta, l’aéroport, Nayarit, Bucerias… L’arrière de son littoral a été occupé par des nouveaux-venus attirés par des emplois reliés aux services pour le tourisme. Donc ses quartiers populaires sont moins riches, moins chics et la côte est occupée par des hôtels de luxe qui occupent l’espace et offrent des jardins autour de leur édifice. Évidemment, la plage est bloquée par ces hôtels, à l’avantage de leurs clients. Et au détriment des habitants normaux, incluant les gringos logés en deuxième ligne… Sauf pour son malecon (voir plus loin)
  • très différente : la zone hôtelière de Mazatlan est plus densément occupée, les jardins et verdures sont rares. L’environnement du littoral est plus en ‘’high rise’’ qu’en hôtels entourés de jardins aménagés pour todos incluidos, comme à Nuevo Vallarta. Cependant, l’arrière, la troisième ligne, est mieux bâti en grandes demeures et appartements, immeubles à condos de 2, 3 ou 4 unités, maisons en béton en rangées sur rues assez larges et propres. Le mélange de résidents aisés mexicains et étrangers installés à la saison ou à l’année augmente la qualité des quartiers

PUERTO VALLARTA
MAZATLAN

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Le malecon : celui de Puerto Vallarta est récent et longe des quartiers qui étaient déjà établis et des hôtels plus anciens mais rénovés dans la Zona Romantica au sud. Celui de Mazatlan est beaucoup plus imposant. Long de 7 km, il enligne :

  • la mer avec ses vagues assez puissantes
  • la plage de sable assez large
  • un mur de soutien assez haut pour border la promenade
  • cette promenade piétonne assez large
  • une piste cyclable séparée, ‘’en propre’’
  • un boulevard de quatre voies séparé au milieu par un étroit terre-plein
  • le tout décoré de plusieurs sculptures flyées

Mais ce malecon est excessivement bruyant à cause du boulevard qui sert de voie de transit entre des quartiers plus que de promenade. Un bruit d’enfer!!! Il est donc artificiel et bien impersonnel, la plage y est moins fréquentée, les promeneurs et cyclistes sont rares. Alors que le malecon de Puerto est bien populaire, quasi totalement piétonnier et bordé de petites boutiques. A titre d’exemple, on rencontre le même problème avec le malecon de La Havane : quoiqu’en disent les conseillers en voyage, il est peu fréquenté par les piétons qui n’y sont pas à leur place et il sert plus à la parade de (vieilles) voitures.

Mazatlan, situé à la latitude de Cuba, est moins chaud que Puerto Vallarta tropicale (et humide à l’occasion). Mazatlan est quand même située à 500 km plus au nord mais surtout située dans une zone plus désertique sans accumulateurs de chaleur humide. En hiver, il a beau faire 22-25 celcius le jour, de bons vents frais de la mer créent une différence. Mais ciel bleu en permanence en hiver. En été, ce serait quand même très chaud et humide, ressenti 40 degrés, avec pluie la nuit.

Quelques descriptions

Le malecon : nous venons de le décrire. Bien long et bien tenu, il est artificiel. Mais majestueux quand même. En plus bordé par des immeubles commerciaux et d’affaires, mais peu de commerces de proximité. Moins pire au sud avec ses hôtels plus petits et plus anciens. Donc on peut reconnaître trois zones du malecon et de ses plages

La zone centrale est impressionnante mais moins fréquentée

La zona dorada : au nord du malecon, c’est la zone Hôtelière en high-rises sans commerces de proximité et bien peu d’accès à la plage pour le monde ordinaire… Mais au-delà vers le nord, la plage devient assez populaire. Et le boulevard commercial Camaron Sabalo offre ce genre de commerces pour plage, touristes, bars, restos, location de véhicules, dépanneurs. Ce boulevard est affecté par le bruit de circulation excessif et quasi infernal. Mais dès que l’on s’éloigne du littoral, la zone se transforme en quartier résidentiel tranquille et de bon standing. Zona dorada oblige!!!

UN QUARTIER RESIDENTIEL

La banlieue nord : la plage plus loin au nord du malecon vers Esmeralda serait plus accessible pour piétons normaux habitant l’arrière. C’est en fait une banlieue récente et assez tranquille.

PLAGES PLUS POPULAIRES AU SUD

La zone sud du Malecon vers Olas Altas est moins bruyante et ses plages sont plus fréquentées car bordées de quartiers plus populaires. Les plages sont plus étroites mais l’ambiance est plus cool, et toujours sécuritaires et bien tenues. On y retrouve aussi plus de restos et bars tranquilles, en bordure de plages ou de rues. Et l’hébergement y est moins dispendieux.

Ne manquez pas la plage de ‘’La Piedra’’ qui est bien surprenante : longue de 16 km, elle s’étend jusqu’à la hauteur de l’aéroport. On y accède depuis le centro par un terrain bien ordinaire pas loin de la capitainerie du port commercial (stationnement 30 pesos) et en traversant un canal sur de grandes barques opérées par la coop des pêcheurs (20 pesos pp, aller-retour). Une aubaine! Cette plage est bien différente de celles du malecon. Fréquentée par des familles mexicaines. Dès que l’on s’éloigne un peu, la zone devient bien relax. Mais pas de cadavres blancs étendus au soleil à dorer sur le sable. Plutôt des commerces de plage généralement propres offrant chaises, tables, parasols, terrasses, ainsi que l’immanquable banane flottante. Mais pas de parachutes, trop dispendieux. Plusieurs de ces commerces sont bien tenus dont le Molokai (à recommander)

Le quartier historique : l’histoire n’est pas si lointaine, 1850, mais la ville a été bien riche du moins à cette époque. Elle fut aussi américaine pendant une période de la guerre américano-mexicaine. Le quartier historique situé à côté du Centro est bien surprenant de calme. Rendez-vous à la cathédrale et promenez-vous dans les environs. Les immeubles de cette époque sont bien rénovés, les rues sont tranquilles, les terrasses et restos sont nombreux et de qualité. La place ‘’Machado’’ est bien agréable. Il serait intéressant d’y passer quelques jours en petit hôtel ou quelques semaines en appartement rénové. J’ai connu des gens qui l’ont fait et qui y retournent. Le grand marché permanent ‘’Pino Suares’’ situé derrière la cathédrale offre des produits de qualité. Le quartier trouve un accès intéressant à la plage vers Olas Altas.

De la zona dorada et du bld Camaron Saballo, on peut prendre pour 12 pesos un bus fréquent de couleur verte qui se rend jusqu’au marché et même près de l’embarcadère pour la plage de La Piedra. Recherchez le circuit ‘’Sabalo-Centro-Mercado’’

Quelques photos du Cento historique :

Les canaux maritimes : le territoire côtier est aussi occupé par des étangs intérieurs d’eau de mer devenus marinas bordées de parcs. Des canaux influencent alors les voies de circulation.

L’expansion au nord : la zona dorada est coupée au nord par des canaux, une marina et des terrains de golf sans prestige. L’expansion récente de la ville reprend ensuite avec des banlieues occupées par de petites tours de condos et surtout de secteurs de villas privées. Mais pas de secteurs ‘’gated’’, clôturés de barbelés surveillés par des gardes comme au sud des USA. Faut croire que les amaricains sont plus dangereux que les mexicains…

Les commerces : on trouve en ville tous les géants américains dont Walmart, Sam’s Club mais pas de Costco, Home Depot, Office Depot et boutiques de vêtements. Les chaînes d’alimentation mexicaines Soriana et Ley sont bien implantées. Plusieurs marchés permanents sont établis dans les quartiers populaires et les pharmacies et dépanneurs sont nombreux.

Le transport urbain, dans l’ordre de croissance des tarifs :

  • les bus urbains, de format moyen et bruyants circulent sur des trajets établis indiqués à la peinture sur le pare-brise, 12 pesos le trajet
  • les pulmonias : petits véhicules à essence de conception locale, récents, offrant quatre places, bien entretenus et bruyants de musique
  • les auricas : camionnettes pick-up bien entretenus aussi, avec toit de toile et deux bancs latéraux, fonctionnant comme des taxis mais pouvant prendre 8-10 passagers d’un même groupe ou des articles un peu volumineux
  • des taxis conventionnels mais de véhicule de petit format

Le coût de la vie : je ne me risquerais pas à établir des comparaisons avec un pays du nord, Amérique ou Europe, car tout dépend de votre résistance à la différence et de votre style de vie. Mais je dirais qu’en général, incluant services, condos, hôtels et restos corrects, propres et sécuritaires, le coût de la vie se situe à 70% de celui du nord.

Comme je le mentionnais plus haut, Mazatlan offre la possibilité d’adopter un style de vie américain ou plus local sans s’imposer d’inconfort. Et sécuritaire et propre….

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