Équateur, un trip de montagne ?

Vous rêvez d’un trip de montagnes mais ne savez pas comment l’organiser ?

 

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Aux yeux d’amateurs sérieux, les sommets et volcans des Andes représentent un défi attirant. Je ne suis pas montagnard et mon record d’altitude s’est figé à 5,000.1 m. Allez voir mon article à ce sujet. Je n’oserai donc pas donner de conseils à des amateurs sérieux qui préparent leur expédition durant des mois. Et je ne parle pas ici de ces pseudos-tours de charité au Kilimandjaro…

Cependant, j’ai parcouru des sections de l’Avenida de los Volcanos et voici ce que je tenterais de faire si j’avais trois semaines de vacances et la détermination de m’offrir un 6,000 m. Notez que mon circuit s’adresse aussi à un visiteur actif qui ne se contenterait que des approches, ce que je fis d’ailleurs !!!

L’acclimatation : on ne parle pas ici du Mont-Blanc (5,000 m.) dont la montée débute à l’Aguille du Midi (4,000 m.) mais plutôt de partir de 5,000 m. pour aller à 6,310 m. Au Chimborazo, je ne connais pas les normes mais je peux affirmer qu’à 5,000 m.,  P1020644 RRj’ai pensé mourir, pirement qu’essoufflé. Quoique je mourrai bientôt de vieillesse de toute façon, mais à 400 m. …   J’ai aussi rencontré un prof d’éducation physique assez jeune qui avait réservé son guide et qui prévoyait s’acclimater en trois demi-journées de rando à 5,000 m. Je suis persuadé qu’il a abandonné durant son ascension…

Les bagages : vous aurez des bagages exceptionnels à cause des vêtements et équipements  pour le froid. Tenez-en compte en élaborant vos projets de tourisme. Ne comptez pas acheter des vêtements chauds sur place : il n’y en a pas. Par contre, les guides louent l’équipement et peut-être la doudoune. Notez que le Québec constitue le Paradis des boutiques pour vêtements techniques variés et moins chers qu’ailleurs, incluant la France.

La météo et les nuages : j’ai passé deux splendides journées à faire l’approche et le tour du Chimborazo. J’ai vu le Cotopaxi complètement dégagé entre deux séances de nuages. Et aussi jadis l’Arenal du Costa Rica jusqu’à son plus pointu…  Mais j’ai aussi passé quatre jours à Banos et je n’ai jamais vu le Tungurahua. Prévoyez de la flexibilité dans votre calendrier de façon à avoir une fenêtre météo qui vous donne plus de chances. Et entraînez-vous à ne pas déprimer si la fenêtre ne s’ouvre pas.

Votre budget : l’Équateur n’est pas cher en général mais votre projet volcanique implique des frais spécifiques reliés aux guides et aux transports. Le guide de voyage «Le Routard» en donne un aperçu. J’indiquerai plus loin certaines options de transport et d’hébergement.

Mon circuit : j’arriverais à Quito que je ne connais pas avec COPA que je connais. J’y passerais deux nuits pas plus pour avoir un petit aperçu de la ville dont on dit que l’air est assez pollué mais qu’elle est assez charmante.

Banos : je me dirigerais directement à Banos. L’idée est de s’acclimater et de faire du tourisme avant l’ascension. Si vous êtes riche, vous irez en voiture. Mais ce trajet peut très bien se faire en bus très correct. La ville n’est pas très élevée (1,800 m.) mais elle est entourée de belles montagnes et adossée au Tungurahua, un volcan actif. Je logerais à l’hôtel Donde Ivan . Je débuterais par le sentier des contrebandiers, horizontal mais à flanc de montagne surplombant une vallée très encaissée. Puis je consulterais pour connaître les meilleures façons de faire de l’altitude et des volcans. Plusieurs sentiers montent à partir de la ville et il y a moyen de randonner plus haut.

Et après quelques jours, je passerais aux choses sérieuses.

Le Cotopaxi ou le Chimborazo ??? : le Cotopaxi est réputé parce qu’il est plus joli et le Chimborazo m’est apparu plus sérieux. En outre, le Cotopaxi est plus long d’approche donc plus dispendieux à monter. Personnellement, je ferais l’approche du Cotopaxi, question de tourisme et d’acclimatation à 5,000 m. puis j’attaquerais le Chimborazo.

Au Cotopaxi : l’entrée du parc est à la campagne, sortie au km 319 mais à 6 km plus loin sur une route secondaire. Puis il faut faire 40 km de piste en pick-up taxi pour atteindre le stationnement du refuge à 4,600 m. De là, on peut randonner (et s’entraîner le poumon). Le plus confortable est de se loger à Latacunga (35 km). De là, si vous n’êtes pas motorisé, rendez-vous en bus au km 319. Immédiatement à la sortie de l’autoroute se trouve un poste de taxi-pick-up où on vous demandera 40 $ us aller-retour pour vous amener au refuge de 4,600 m. dans un tour de quatre heures. Si vous prévoyez randonner sérieux, négociez à l’avance la durée de la virée et l’heure du retour. Ainsi, vous aurez connu le Cotopaxi et amélioré votre acclimatation.

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Le Chimborazo : de Latacunga, essayez de passer par l’ouest du massif (route 491) pour passer directement à l’entrée du parc puis à Riobamba votre base. De ce côté, les paysages et les vues du volcan sont magnifiques. L’entrée du parc se situe au km 31. C’est le même genre de setting qu’au Cotopaxi mais en beaucoup plus simple : de l’entrée sur la route, un chemin en planche à laver totale monte sur 8 km au Refuge Carnet à 4,800m. Puis une montée en sentier de 200 m. d’altitude mène au Refuge Whymper à 5,000 m. De là on peut gambader à gauche et à droite jusqu’à la glace, en prenant garde de ne pas se perdre dans les nuages. Car on ne peut pas se perdre dans ce désert total où on voit partout mais si le nuage tombe, alors là!!!

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L’hébergement et le transport au Chimborazo: l’hébergement s’offre en trois options :  1er : les refuges s’ils sont ouverts mais même s’ils sont rénovés, ils sont lugubres et sans approvisionnement ni chauffage;    2ieme : le Chimborazo Lodge mais gardez-le pour la fin;    3ieme : Riobamba ou peut-être la Casa Condor

Le transport peut se faire en voiture et si vous avez le budget, c’est le temps d’investir. Sinon, un bus aux heures peut vous laisser à l’entrée du parc. De là, il est sûrement facile de faire du pouce jusqu’au premier refuge. Méfiez-vous du retour difficile après 14h30.

Le Chimborazo lodge : alors-là!!!  Si vous avez le budget pour 110 $ us, ce lodge offre chambre et demi-pension. Bâti et aménagé par un ancien guide, ce lodge est placé parfaitement au centre d’un cirque, seul, avec une vue totale, mais alors totale, du massif. Tout y est prévu pour le confort, incluant le bar autour du foyer!  Les employés portent l’uniforme et, tenez-vous bien, il y a même du chauffage électrique dans les chambres. Car à 4,000 m., on trouve du gel au sol le matin.

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Un guide de montagne américano-équatorien m’a dit que les guides embauchés par ce lodge sont très sérieux et que le proprio de 80 ans grimpe encore… Ce lodge est quand même à 8 km de l’entrée du parc. Question de budget et de peut-être de se tanner au-delà de trois nuits, je calculerais ma date de montée et je réserverais ce lodge pour deux ou trois nuits et un guide puis j’irais loger en attendant à Riobamba ou peut-être à la Casa Condor. Puis je gambaderais à 5,000 m. sans guide pour les 2-3 jours précédant l’ascension, en scrutant la météo.

 

Ensuite : après ce massif, tapez-vous un autre volcan si vous le voulez ou descendez en vélo  à Ambato par la route. Moi, après le vélo, je partirais en vacances à la mer à zéro altitude. Ce pourrait être directement à Puerto Lopez ou plus tranquille à Puerto Cayo. Allez voir mon article sur le sujet. Si vous voulez faire du tourisme, prévoyez passer une nuit à Alausi pour prendre le train touristique mythique  de 8 am le lendemain, si vous avez réservé un billet à l’avance. Spectaculaire même si ce n’est rien à côté des paysages que vous venez de voir.

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