Équateur et vélo descendant

En été, chez-moi et dans mes voyages, si l’occasion se présente, je pratique un sport un peu particulier…
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La descente de montagnes en vélo (après y être monté mécaniquement). Ça peut se faire en sentier si on offre un remonte-pente ou quelque téléphérique. Ou par la route si ma blonde ramène la voiture. J’ai ainsi fait toutes les montagnes de l’est de l’Amérique du Nord (si on y opère un remonte-pente en été), Whistler dans l’Ouest canadien ainsi que bien des sommets et des cols des Pyrénées et des Alpes françaises. Au Chili aussi, et même le Teide de Tenerife, de sa base en altitude (2,356 m.) jusqu’à la mer (0 m.!)

L’Équateur offre de superbes opportunités : les routes nationales sont belles, offrant de larges accotements, la chaussée est correcte, la circulation plus civilisée qu’en Amérique du Nord ou qu’en France, les locations de vélo ne sont pas dispendieuses et les bus fréquents acceptent les vélos en soute. Ces descentes ne nécessitent pas de guide et d’organisation. J’ai publié des extraits du présent article dans le forum du guide «Le Routard».

Voici quatre itinéraires que j’ai découverts et/ou expérimentés dans les Andes. Et croyez-moi, c’est quelque chose !!!

Essayez ces trajets tranquilles, en espérant faire un jour en vélo descendant «la Routa de la Muerte de Bolivie» …

 

Banos : une descente vers l’enfer (vert), de Banos à Puyo

– altitude max- min : de 1,800 m. à 930 m.

–  dénivelée : 870 m.       – longueur : 60 km

– avec une option de + 800 m. et + 10 km

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Oui, j’ai fait la descente de Banos à Puyo en vélo. Du cœur du Plateau Andin à la porte de l’Amazone. Les paysages sont spectaculaires, surtout en première partie, la chaussée est parfaite, la circulation bruyante mais compétente et on ne voit pas trop de dépassements en courbes aveugles. Surtout, c’est une descente quasi-continue…   Et plutôt que de gruger votre budget à aller faire de la canopée dans une cage à poules maquillée en téléphérique, faites cette rando à 10 dollars. Ou mieux, rendez-vous canopier en vélo.

Voici comment je me suis organisé:

–  le vélo: pour 10 $ us la journée, on peut trouver à Banos un vélo de qualité. Le patron de l’hostal Donde Ivan peut vous organiser ça sérieusement, avec casque et outils pour crevaison

–  le circuit (première partie) : 15 km,  de Banos à Rio Verde. Section pour touristes, descente continue, paysages spectaculaires. Il faut modérer ses ardeurs pour faire durer le plaisir…

Pour du plus hardi, on pourrait monter en véhicule jusqu’à la Casa del Arbol (alt. 2,600 m.) sur les hauteurs pour redescendre à Banos puis entreprendre le circuit sur la route. Cette option rajouterait 800 m. de dénivelée et 10 km de route locale.

Le problème principal de cette première partie sera le trop grand nombre d’arrêts-photos. Si on vous parle de tunnels, ne vous inquiétez pas. Le premier ne peut pas être évité mais il n’est pas si long, à sens unique et bien éclairé. Les autres peuvent être contournés car on y a conservé l’ancienne route sans tunnels.

Pavée, cette route se roule bien. Elle est souvent large d’une voie, avec des petits renflements charmants pour y rencontrer une voiture. Elle longe le ravin P1020788 RRmais avec protection contre les chutes en bas dans le décor. Si vous voulez y faire une activité payante, genre traversée du canyon en canopée ou saut à l’élastique, pas besoin d’acheter un tour : choisissez votre site à l’avance et vous le trouverez sur la route. Il semble possible de retourner à Banos depuis Rio Verde avec une navette pas chère. Vérifiez.

–  le circuit (deuxième partie) :  45 km, de Rio Negro à Puyo. Cette section est pour cyclistes plus sérieux(ses), mais sans nécessiter d’expertise. Les paysages sont un peu moins spectaculaires, les faux-plats montants plus nombreux même s’ils ne sont pas si importants, avec quelques courtes côtes montantes. Ce sera donc plus de km dans des paysages accidentés et verdoyants. La borne km 95 se trouve à Puyo. Le terminal de bus se situe sur la rue principale. Ne comptez pas trop prendre le bus avec votre vélo sur la route. Mais au terminal de Puyo, pas de problème: on y a même prévu un tarif pour votre monture, 3.75$us pour vous deux.

– le ravitaillement : dans la première section, vous pourrez manger gringo facilement. Dans la deuxième section, au-delà de Rio Negro, c’est plus local et très espacé. Et prévoyez de l’eau. Une section de 20 km est quasi-inhabitée. Vous aurez froid au début puis la chaleur vous attrapera. Alors, sérieusement, ne ratez pas cette rando mémorable…

 

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Le tour du Chimborazo

On débute à l’entrée du parc qui donne accès au massif. Prévoyez du froid à cette altitude.

De l’entrée du parc à Ambato via la route 491 :

– altitude max- min : de 4,400 m. à 2,550

–  dénivelée : 1,850 m.         – longueur : 75 km, à Ambato

 

De l’entrée du parc à Riobamba via la calle 4 :

– altitude max- min : de 4,400 m. à 2,900 m.

–  dénivelée : 1,500 m.     – longueur : 40 km (au terminus de bus)

La descente vers Ambato, par la route 491

Alors là, si j’avais lu le présent article avant, je me serais organisé pour faire ce trajet!!!  J’ai plutôt découvert ce tour en… voiture. Encore Hélas!!!

Privilégiez ce trajet, plus beau que celui vers Riobamba. La première partie se passe sur une belle route en plat dans le désert total dominé par le volcan. Après environ 10 km, à la croisée de la route 491, vous entreprenez la vraie descente qui durera jusqu’à Ambato dans des paysages spectaculaires de pentes vertes abruptes mais cultivées. Sublime!!! L’arrivée à Ambato dure 3 ou 4 km de banlieues. Continuez en vélo jusqu’au vrai terminal terrestre pour prendre votre bus.

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Voici comment je m’organiserais :

– la veille, je serais à Riobamba pour me trouver un vélo de qualité et un kit de réparation de crevaison. J’en profiterais pour vérifier les horaires de bus aller vers le parc et retour via la 491 aussi. Car le retour via ce versant ouest est plus intéressant et permet de se taper l’autre circuit via Riobamba. Mais le bus est moins fréquent

– pour se loger, consulter mon article sur l’ascension du volcan

– encore une fois, vérifiez bien la météo et vos vêtements. J’ai fait cette descente (hélas en voiture) par une superbe journée sans nuages. Mais à l’entrée du parc, le vent soulevait d’importantes bourrasques de sable, venant de l’est heureusement

La descente vers Riobamba, par la calle 4

Si vous trouvez le bus du retour d’Ambato via le versant ouest, vous pourriez descendre à nouveau du bus à l’entrée du parc et descendre en vélo le trajet entrée du parc-Riobamba (40 km). Vous auriez fait les deux descentes dans la même journée.

Sinon, il faudrait simplement le lendemain monter en bus depuis Riobamba puis redescendre les 40 km.

 

Cuenca, de Tres Cruces à la ville

– altitude max- min : de 4,150 m. à 2,700

–  dénivelée : 1,450 m.

– longueur : 33 km

Le point de départ est situé au Mirador de Tres Cruces, le plus haut point de la route de Cuenca à Guayaquil qui traverse le Parc national «El Cajas». Cette route est aussi plus belle que celle qui passe à Canar. La chaussée est excellente, l’accotement bien large, les paysages spectaculaires, la circulation tranquille.

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J’ai fait cette descente plusieurs fois dont une par bon froid et dans un nuage total. De bons gants sont requis pour la moitié supérieure du trajet et il ne s’en vend pas en Équateur. Pour y monter, me suis levé tôt, j’avais déjà repéré un vélo et je me suis dirigé vers les banlieues nord-ouest de Cuenca. Là, j’ai hélé «un taxi-mixto», ce genre de taxi-camionnette-pick up très officiel qui transporte n’importe quoi, incluant des cochons vivants, et moi. Pour 20 $us, ce taxi nous a transporté, mon vélo et moi, par la route, au sommet de ce plus haut col de la région, au mirador Tres Cruches, 4,165 m. (l’Aguille du Midi en revendique 4,000). Et je suis redescendu en vélo. 30 km de bonheur descendant.

Hiii Haaa !!!!

Cuenca, de Tres Cruces à Puerto Inca

– altitude max- min : de 4,150 m. à 18 m. (!) Oui, 18 m. !!!

– dénivelée : 4,132 m. (!)

– longueur : 85 km

Alors là, ce trajet est deux coches de plus que les autres. Je l’ai découvert hélas à mon départ et en voiture. Il s’agit de l’autre versant du parc El Cajas en se dirigeant vers l’ouest et la plaine côtière. La route est beaucoup plus longue et le dénivelé bien plus imposant car la plaine est à une altitude de 18 m. (!)  alors que Cuenca est à 2,500 m.

Et vous pourriez combiner les deux versants pour faire en deux jours 118 km pour descendre 5,600 m. (le Mt-Orford a un dénivelée de 500 m….)

On se rend à Tres Cruces comme expliqué plus haut mais au lieu de revenir, basculez vers le versant ouest et vers la mer. La chaussée est aussi belle que la section vers Cuenca. Vous parcourrez d’abord une descente tranquille parmi plusieurs pics de même altitude avant d’entreprendre la descente proprement dite. Celle-ci sera d’une inclinaison quasi uniforme pendant les 75 km restants avec ces paysages grandioses.

Particularités importantes :

– méfiez-vous car on ne peut trouver du ravitaillement et de l’eau qu’à Molleturo

– sur la route, en haut de ce village, vous rencontrerez la seule montée de ce parcours, 3 km et 200 m., qu’il vaut la peine de monter pour compléter les 30 km restants. Vous trouverez un excellent resto-étape en haut de la côte. Ce sera votre seule montée. Si vous êtes débrouillard, vous trouverez au village ou sur la route un taxi qui vous montera en haut de la côte pour 3 ou 4 $ us.

La descente se termine au barrage de police du km 108. Pour le retour, trois options :

– une hosteria qui a l’air correcte se trouve plus loin au km 109 et voyez plus bas pour le lendemain

– au km 112 plus 3 km à gauche dans la plaine se trouve le centre thermal «El Rey». Voyez si ça vous convient. Si oui, vous y aurez donné rendez-vous à votre blonde qui vous ramènera, votre vélo et vous, à Cuenca. Sinon, voyez à l’avance si vous pouvez coucher là

– de km 108, 109 ou 112, continuez le même jour ou le lendemain jusqu’au terminal terrestre de bus de Puerto Inca. Le village ne paye pas de mine mais vous y trouverez un grand bus qui vous ramènera au Mirador Tres Cruces. Ils passent aux 30 minutes. Vous pourrez ainsi descendre du mirador vers Cuenca en vélo. Ce serait la façon de faire en deux jours ces 5,600 m. descendant dont je parlais plus haut.

Hiii Haaa !!!!

 

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