LANZAROTE – FUERTEVENTURA

LANZAROTE – FUERTEVENTURA

Nous cherchions un endroit pour fuir ce novembre froid et humide…

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La Covid avait vingt mois et les procédures de contrôles en voyage commençaient à se simplifier. Quoique pas pour tous les pays. Il nous fallait donc une destination impliquant un transport et des procédures simples autant que possible. Et sans trop de risques d’être modifiées durant le séjour. Il nous fallait aussi un séjour plutôt qu’un voyage, du genre opter pour la stabilité en appartement plutôt que de changer souvent d’hôtel.

NOUS CHERCHIONS…

Où aller? Le plus simple, l’Europe…

Mais où est-ce chaud, sec et simple en Europe?

Les Canaries pardi !!!

Étudiez ce petit tableau fait de statistiques amassées à gauche et à droite :

NOVEMBRE— moyennes


Temp maxima (moy.)Pluie (mm)Ensoleillement quotidien
Lanzarote24149
Montréal7815
Paris11485
Londres12624
Martinique302226

Mais quelle île des Canaries choisir parmi les sept?

Nous connaissons Tenerife et c’est encore notre coup de coeur pour sa portion du nord. Mais il y pleut à l’occasion!!! Gran Canaria paraît trop commerciale. El Hierro (que nous connaissons) et La Gomera sont pour la randonnée spectaculaire. La Palma était en cette période en éruption volcanique.

Nous avons plutôt opté pour Lanzarote et Fuerteventura. Tu parles !!! Même latitude que celle de la frontière sud du Maroc et que celle du sud de la Floride et à 100 km à peine du Sahara. Et on dit qu’elles sont d’une altitude si faible que les vents humides de l’Atlantique passent sans s’y arrêter. Les appartements, même ceux de bon standing, n’offrent ni chauffage ni climatisation. ‘’Le printemps à l’année’’, dit le Routard. Oui, mais le printemps de Paris, qui équivaut à fin-juin au Québec !!!

Côté température et pluviosité, notre choix s’est confirmé : pas une goutte de pluie durant six semaines en ce novembre et début-décembre !!!

Mais quelle surprise côté géographie physique !!! Les deux îles les plus arides que je connaisse, sauf peut-être Maio du Cap-Vert et Kalpitiya au Sri Lanka. Un relief de volcans. J’ai lu quelque part que Lanzarote a 300 de ces cônes volcaniques, dont 24 datant d’à peine 250 ans. Et pas de pluie ni de gel pour les éroder.

Sur ces sols de lave et de sable durci, rien ne pousse de façon naturelle, sauf quelques broussailles séchées dès leur naissance. RIEN !!! On doit même irriguer les cactus pour éviter qu’ils ne meurent. Avec de l’eau de mer dessalée. Oui je sais : en français, on arrose les plantes et on irrigue les sols. Là-bas, ces deux concepts ne fonctionnent pas. Et l’eau est rare. Pour survivre, chaque cactus et palmier doit avoir à sa base un tuyau d’irrigation. Voilà pourquoi on y irrigue les cactus et non les champs au complet. On y produit aussi un excellent vin, La Geria, mais vous découvrirez vous-même comment on enterre chaque pied de vigne dans des gravillons de lave.

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Le Jardin de Cactus de César Manrique

Paysages spectaculaires !!! Plusieurs plages aussi !!!

Mais un territoire quand même habité un peu. De petits villages se sont établis là où le sol n’est pas trop ‘’malpais’’, souvent à l’abri du vent au pied d’un volcan. Et ces villages sont d’une blancheur immaculée. Les routes ont été récemment rénovées, comme souvent en Espagne (déficit oblige!) et le réseau est plus développé que l’intensité de la circulation. Le système de bus public est bien organisé et à tarifs plus que raisonnables.

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Ces deux îles sont passées il y a quelques années d’un mode de survie agricole et de pêche à un statut de destination balnéaire européenne. Il s’est donc développé le long de certaines côtes, en général à l’est, un ruban d’hébergements pour tourisme balnéaire. Mais les autorités ont voulu et réussi à garder un certain contrôle sur les constructions et il en est résulté une certaine harmonie de constructions basses toutes en béton d’un blanc éclatant, villas sans jardin, appartements, condominiums, hôtels de dimensions raisonnables. Peu d’espaces publics mais des quartiers tranquilles avec des accès publics et faciles à la mer. Et propre partout.

Nous y étions pour un séjour plus long qu’un voyage, six semaines. Comme une location de voiture coûte aussi cher et même plus que l’hébergement, nous priver d’une voiture individuelle nous a permis de sérieusement rallonger le budget.

Mais il nous a alors fallu nous installer en ville pour profiter des services et près de la mer pour profiter de la plage. Évaluez vos besoins pour choisir l’endroit qui vous convienne. Côté transport, le bus public nous a permis d’aller presque partout. Mais pour la randonnée, les racoins spectaculaires sont moins accessibles. Il nous a alors fallu avoir recours à des agences spécialisées car l’accès aux sentiers n’est souvent pas possible autrement.

Lanzarote

Sur cette île, Arrecife est une vrai ville, Costa Teguise un peu trop hôtelière, Playa Blanca trop vaste pour des piétons. Nous avons opté pour Puerto del Carmen, pourvue de plusieurs arrêts de bus, de services suffisants et placée dans un ruban côtier de petites villes balnéaires allant de l’aéroport jusqu’à… Puerto del Carmen. Si vous cherchez plutôt la campagne tranquille, Yaiza est un charmant gros village implanté dans un environnement spectaculaire et pourvue en services et en arrêts de bus. Teguise la ville m’a paru trop austère. Famara mérite la visite mais trop exposée au vent pour y demeurer.

Le Jardin de cactus de l’artiste Manrique est intéressant quoique le tarif d’entrée soit un peu dispendieux. Il en est ainsi d’ailleurs pour la plupart des sites et activités touristiques organisées. Le parc Timanfaya ne se visite qu’en bus gérés par le parc, question de protection du territoire. Le parc naturel Los Volcanes est une excellente alternative pour randonner.

Lanzarote est aussi un paradis pour le vélo : chaussées parfaites, pas trop de dénivelées, ni trop chaud ni trop froid, peu de circulation sur les routes secondaires. Mais du vent! Les boutiques de location sont généralement sérieuses et incluent même des vélos électriques à des tarifs intéressants. En ville, certains secteurs sont desservis par ces trottinettes LINK électriques payables à l’utilisation. Un fléau dans les villes normales mais drôles en milieu balnéaire…

Fuerteventura

La capitale est là aussi trop urbanisée. Corrallejo au nord est établie dans des dunes spectaculaires mais se révèle bien grande et fréquentée. Le reste de la côte à l’est héberge de petites villes ou villages balnéaires. Nous avons opté pour Costa Calma et ne l’avons pas regretté. Ç’aurait pu avoir été dans de plus petits villages mais l’offre alimentaire aurait été moins bonne pour des piétons. Gran Tarajal est jolie mais plus un minuscule chef-lieu que spot balnéaire. Si vous êtes motorisé et muni d’un budget un peu mieux garni, pensez à La Pared. Joli ancien village de pêcheurs sur la côte ouest, avec des condos et villas récentes. Situé sur la limite entre un relief volcanique important (500 m.) et de grandes dunes de sable doré. Vous devrez randonner 15 minutes pour la plage et vous n’y serez pas seuls mais pas nombreux du tout !

Nous n’avons pas osé nous rendre à Cofete qui serait implantée dans un paysage spectaculaire : un seul bus pour le retour en fin de journée. S’il est complet, le retour ressemble à une course en taxi de 75 euros…

Notez aussi qu’à Fuerteventura, du moins dans sa moitié sud, un effet de montagnes sur le vent provoque chaque après-midi la création de gros cumulus blancs ou gris qui cachent le soleil mais ne provoquent pas de pluie. Moins chaud en été, plus frais en hiver…

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COSTA CALMA

Deux îles?

Les deux îles se ressemblent. Quoique les paysages de Lanzarote m’ont parus plus désertiques et exotiques. Mais Fuerteventura offre un peu plus de verdure, plantée et irriguée. Et sur la côte de petites villes et gros villages balnéaires plus circonscrits, de plus petites dimensions, plus agréables que ceux de Lanzarote. Le système du bus publics de Lanzarote est plus efficace, celui de l’autre île plus interurbain, avec moins d’arrêts. Et Lanzarote paraît plus propre.

Les plages de Lanzarote sont plus urbanisées sauf celles de Playa Blanca dans le parc au sud. Celles de Fuerteventura ont plus de sable et de paysages. Mais toutes sont impressionnantes. Même si les textiles sont en majorité, le naturisme est naturel partout, sauf sur les plages en ville. Et les deux se fréquentent…

Chaque île a son aéroport international sérieux. Le transfert entre les deux par traversier public est facile et bien connecté avec le service des bus.

Pour un séjour plus court, j’opterais pour Lanzarote seulement. Pour un séjour de six semaines, nous avons fait les deux.

Et pour un séjour plus diversifié que balnéaire, je retournerais plutôt à Tenerife, dans sa moitié nord. Mais pas de plages… Et un seul volcan ! Mais si spectaculaire : allez voir mon article sur ce phénomène et sur son ile.

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