France-sud no.2 : Le Gard

France-sud no.2 : Le Gard

La France n’est pas que Paris. Y a aussi Uzès dans le Gard !!!

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Voici en trois articles intitulés France-Sud une suggestion de circuits. Celui sur la Provence (no. 1) débute et se termine à Aix-Marseille. Si vous avez plus de temps, vous pourriez faire celui-ci, le Gard (no. 2), ses ruines romaines et ses plages pour revenir à l’aéroport d’Aix-Marseille. Ou pour un plus long périple, ajouter le Roussillon (no. 3) et le pied des Pyrénées à l’est, avec cette fois un départ de Toulouse. Et si vous avez beaucoup de temps, vous pourriez connecter au début avec les Alpes ou à la fin avec les Pyrénées ou Barcelone. Mais prudence avec votre calendrier…

Donc vous avez atterri à l’aéroport de Provence, situé entre Marseille et AIX. Si vous aviez du temps, vous avez opté pour passer la première nuit à Aix . Peut-être même y avez-vous passé une semaine. Et vous avez consulté mon article sur cette région… Sinon, vous vous dirigez déjà vers l’Occitanie. Dans ce cas, deux remarques :

  • depuis l’aéroport, ne prenez pas la direction vers l’ouest et l’Occitanie en passant par FOS . Tellement polluée que vous aurez à retenir votre respiration durant au moins 30 minutes, entre les raffineries, la centrale nucléaire et les camions qui les fréquentent. Plutôt que la N568, prenez l’autoroute no A7
  • vous n’aurez pas le choix de passer deux nuits minimum à Avignon, histoire de visiter le Palais des Papes à la Grande Époque où nous subissions DEUX Papes, l’un à Rome, l’autre à Avignon…

Ensuite, après les vieilles pierres de la Provence, vous fréquenterez plutôt les ruines romaines du GARD. Alors là, vous ne serez pas déçu.e.s ! On ose même dire que l’Arène de Nîmes (qui fonctionne encore) est mieux conservée que celle de ROME ! Pour parcourir le Gard, vous avez deux choix: vous installer dans un petit village et rayonner dans la région. Ou, si vous êtes plus pressés, vous installer dans une banlieue accessible de Nîmes et rayonner rapidement autour.

De notre côté, nous avons séjourné un mois à Uzès, en septembre, après une semaine à Avignon, avec voiture, tout ça en échange de maison. En fait, nous étions plutôt près d’Uzès, à Blauzac, un village médiéval trônant sur une petite élévation entourée de remparts et eux-mêmes encerclés de vignes et de cultures.

Que dire de la qualité de vie et de la tranquillité dans lesquelles baignait ce village et ses environs. Pas la vie platte, la qualité de vie !  Un bruit de voiture à l’occasion, celle de la Poste ou la nôtre ou le passage d’un véhicule de maraîcher ou le tracteur d’un vigneron.

Évidemment, on ne gagne pas bien sa vie dans ce contexte. Si bien que le village était presqu’abandonné jusqu’à ce que des étrangers le découvrent, en l’occurrence des Belges. Ils ont rénové avec soin une bonne partie de ses habitations et dépendances. Notre maison et son grand terrain étaient eux-mêmes propriété de retraités, des Français cette fois.

Que de plaisirs tranquilles à parcourir la région immédiate en voiture ou en vélo, sur ces routes  bordées de platanes et donnant accès à des champs en culture.

Les provisions étaient faciles à faire à Uzès, le chef-lieu de la région : en grandes surfaces, en boutiques spécialisées ou au superbe marché bi-hebdomadaire. Cette petite ville était elle-même un bijou, pas trop encombrée, avec ses commerces, sa rue principale bordée de cafés ombragés, son patrimoine médiéval.

Elle avait même son château, dont le premier seigneur naquit en 1055 et qui est encore habité par un couple d’aristocrates authentiques, probablement les derniers de la race encore en poste, car ils doivent louer quelques chambres et organiser des visites pour financer l’entretien des lieux. Ce château est établi sur le site des sources qui alimentaient l’aqueduc romain du Gard (et son pont) qui, lui, fournissaient l’eau à Nîmes la romaine.

 

Un château… 

Voici une carte postale que j’envoyais à mes petits-enfants concernant le château d’Uzès

Frédérique et Albert,

Le Château d’Uzès

Dans la hiérarchie des propriétaires de châteaux, il y a d’abord le roi et la reine. Puis ensuite les ducs et les duchesses, qui se placent eux-mêmes très haut, entre le roi et les autres. Ainsi, le duc est plus important que le comte et la comtesse et aussi plus haut que le baron et la baronne. Ca donne dans l’ordre :

  • le roi et la reine
  • le duc et la duchesse
  • le comte et la comtesse
  • le vicomte et sa blonde
  • le baron et la baronne
  • En bas de l’échelle se trouvent les manants. Ça c’est nous…
Delacroix au Louvre

Depuis la Révolution en France, il n’y a plus de rois, ni de Maries-Antoinettes, reste juste la Démocratie. Et Marianne avec sa drôle de robe…

Mais certains ducs et comtes ont quand même réussi à conserver leur château.

Le duc d’Uzès est de ceux-là, encore là depuis que sa famille a bâti le château, vers l’année 1050 environ.

Avant, ils étaient riches. Maintenant, ils sont vieux et laids comme une sorcière…

Pierrot       

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Ceci étant dit, voici quatre incontournables dans le voisinage d’Uzès :
Le Pont du Gard

L’aqueduc de Nîmes, construit vers l’an 40, avait une pente de 25 centimètres par kilomètre sur 50 kilomètres pour se rendre d’Uzès jusqu’à Nîmes. La principale vocation du pont romain du Gard n’était pas de faire traverser la rivière mais de permettre à l’aqueduc de conserver sa pente malgré la gorge. Trois étages pour soutenir cet aqueduc.

Le côté sud du pont est aujourd’hui entouré d’un parc et d’un stationnement qui accueillent les hordes de bus et de touristes qui s’y présentent. Et ça coûte des Euros… Mais si vous êtes du coin, vous trouverez facilement comment ne pas payer en prenant le sentier aménagé le long des ruines de l’aqueduc pour découvrir le côté nord du pont. Sublime surprise, en sortant des oliviers, que d’aboutir directement au troisième niveau du Pont et de comprendre le système d’aqueduc. Et on peut ensuite en descendre les trois niveaux jusqu’au Gard.

 
Le Pont Saint-Nicolas

Cet ouvrage bâti de 1245 à 1260 (15 ans) et entretenu par la suite est encore utilisé de nos jours. Assez impressionnant de s’aventurer à pied pour ses 135 m. après avoir bien vérifié vers l’avant et vers l’arrière s’il ne s’y engagera pas quelque camion de livraison ou autre véhicule. Il n’y a quand même pas beaucoup de circulation : cette route principale du moyen-âge a plus tard été concurrencée par des plus larges…

Car la chaussée n’est pas large mais heureusement bordée de quelques échauguettes où l’on pourrait se réfugier. 

Mêmes petites frayeurs en conduisant voiture car ça rencontre mal. Puis la route côté sud est assez spectaculaire aussi.

 

 
La randonnée (facile) sur les falaises des Gorges du Gardon

Un excellent sentier de randonnée permet une superbe vue sur ce pont, avec ses piliers en arche, de même que sur celui du Gard et sur les gorges du Gardon. Cette rivière tranquille est parfois presque à sec en été mais elle peut subir des crues assez terribles du genre de celle de 2002 qui a endommagé le pont assez rudement.

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Ensuite, après Uzès ou alors si vous êtes plus pressés, allez directement au SUD

Comme nommer ce sud ?  Gard ?  Camargue ?  Languedoc avant le Roussillon ?   Delta du Rhône ?  Occitanie ?

Depuis Uzès, à une heure, une heure-trente de voiture vers le sud, nous avions Nîmes, Arles, Tarascon, Avignon, les Baux de Provence, les Saintes-Maries-la-mer et ses superbes plages, Aigues-Mortes (un port utilisé par Saint Louis vers les Croisades) et le delta du Rhône. Il était sage de ne pas traverser vers l’est l’autoroute du Soleil (A7) menant à Lyon et à Aix-en-Provence et Cassis : trop de kilométrage.

Mais alors, si je venais de Provence en plus pressé, plutôt qu’aller m’installer à Uzès après Avignon, je m’installerais pour quelques jours en banlieue sud de Nîmes d’où il serait plus facile de sortir pour parcourir les environs, ou dans les environs d’Arles, plus agréable mais moins centrale.

Je ne vous décrirai pas tous ces sites, un bon guide de voyage le fera. Mais ne manquez pas ces quelques exemples :

  • Avignon : vous n’avez pas évité cette incontournable. Le Palais des Papes évidemment. Le Pont d’Avignon est à demi tombé et le reste est cher et ne se danse pas vraiment. On a érigé une palissade pour qu’on ne puisse le voir sans payer. Sauf si on grimpe le beffroi du Palais des Papes…. Une balade en vélo le long du canal est intéressante
  • Nîmes : ville dont le centre est marqué par un héritage romain. Remarquez plus bas la photo de moi en gladiateur…
  • Arles : ville plus petite, avec aussi son héritage de vieilles pierres. Et son musée de la photo. Un petit train touristique parcourt un trajet intéressant, avec stationnement à étages à côté de son départ
  • les Baux de Provence : un village fortifié bien rénové par… ses boutiquiers. Site impressionnant !
  • l’abbatiale de Saint-Gilles mérite bien le détour, quand même une étape vers Compostelle
  • Tarascon : si vous passez, visitez sa forteresse. Le site n’est pas spectaculaire mais la ruine est en belle forme… Tartarin y a passé du temps…

Quelques photos du Gard… Des vieilles pierres, incluant celles du Pont d’Avignon …

Mais la mer ???

OUI, LA MER…

Si la Méditerranée était rectangulaire, la Camargue en serait un coin. Et ce coin est rempli de toutes ces alluvions apportées par le puissant Rhône. Le secteur est principalement d’une altitude assez peu élevée donc marécages. On y cultive quand même les taureaux noirs, les chevaux blancs qui vont avec, les gardians assis dessus, le sel et le vin gris qui est en fait rosé… Mais aussi des plages, en trois zones principales.

Dans le delta actuel du Rhône, autour de Saint-Louis, plusieurs sont accessibles. Mais celles-ci sont d’un genre un peu spécial : le relief est si plat que le sable de la plage est humide et, dans l’eau, on peut parcourir de bien grandes distances avant d’avoir de l’eau au-dessus des genoux. Et ce sable est de couleur  »alluvions ». Grands espaces mais différents de la plage  »classique ».

Visez plutôt directement Les Saintes-Maries-de-la-Mer. Alors là !!! La plage qui borde l’est de la petite ville est assez phénoménale en largeur et en longueur et accessible à pied depuis votre petit hôtel. Les photos à la fin de cet article viennent de là. D’ailleurs, si vous êtes en route vers le Roussillon, vous pourriez faire étape aux Saintes-Maries, tranquille, qui est jolie sans plus même si sa plage est superbe.

Sinon rendez-vous à Aigues-Mortes. Cette dernière, fortifiée par Saint-Louis, lui servit de point de départ pour sa première Croisade, (la 7ième). Il s’agissait alors d’aller tuer l’infidèle musulman, violer sa femme et piller sa propre alliée Constantinople. Puis d’aller se reposer comme Richard-Coeur-de-Lion à Accra en Palestine. Mais ça, c’est un autre voyage…

Les remparts d’Aigues-Mortes sont très bien conservés, incluant le donjon où on y emprisonna une quarantaine de Templiers et qui servit aussi de prison pour femmes, mais pas à la même époque… Et Aigues-Mortes (ou plutôt le village voisin, le Grau-du-Roi) offre une série de plages longue de 17 km. Mais retenez-vous un peu dans votre kilométrage car à la Grande-Motte juste à côté, vous serez déjà dans une nouvelle région, le Roussillon… Qui sera le sujet de mon troisième article (LIEN) sur la France-sud.

Pour terminer, quelques scènes de plage en Camargue…

(cliquez sur la flèche)

Et EN TOUTE FIN, lorsque l’on prend le temps…

Une photo de moi, tel un gladiateur, seul, debout au centre de l’arène de Nîmes.

Ma photo de la plage des Saintes-Maries, je n’ose pas vous la montrer…   

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